- go (tout de)
-
⇒GO (TOUT DE), loc. adv.FamilierA. — Directement, sans préambule. Il n'y a que dans les romans qu'on introduit tout de go les jeunes filles près du lit des jolis blessés qui les intéressent (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 601). L'inévitable M. Libois n'est-il pas entré tout de go dans la classe, croyant y trouver la directrice? (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 76).B. — Librement, sans difficulté. Et causant de ce monde du club de la rue Royale, il était amené à parler des clubs d'une manière générale et disait que pour y entrer tout de go, il fallait s'y présenter très jeune (GONCOURT, Journal, 1891, p. 139).♦ Aller tout de go (vx). Aller de soi. Dire que j'espérais, autant du moins que je puis espérer, un grand succès de l'ouvrage, cela va tout de go (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 471).Prononc. et Orth. : [(tud)go]. Ds Ac. dep. 1762. DG admet encore avec la mention ,,vieilli`` la forme (tout de) gob. Étymol. et Hist. Ca 1580 avaler tout de gob ([PH. D'ALCRIPE] Nouv. Fabrique des excell. traits de vérité, p. 29 ds GDF. Compl.); 1660 tout de go (OUDIN Fr.-Esp.). Loc. adv. composée de l'adv. tout, de la prép. de et du subst. déverbal de gober. Fréq. abs. littér. : 75.go (tout de) [tudgo] loc. adv.ÉTYM. 1660; avaler tout de gob, « d'un trait », v. 1580; gob, déverbal de gober. → aussi Gobbe.❖♦ Fam. Directement, sans détour ni préparation. || N'allez pas lui avouer cela tout de go. — (1850). Par ext. Librement, sans façon ni cérémonie. || « Il est entré tout de go » (Académie).1 Mais il n'osa pas d'abord lui parler de l'affaire, son courage s'en allait, à l'idée de conter ainsi tout de go la culbute avec Françoise. Ils causèrent du beau temps, du bien que ça faisait à la vigne.Zola, la Terre, IV, I.2 Comme la pensée ne l'encombrait pas, il pouvait sortir tout de go ce qui lui passait par la tête, et cela donnait à sa conversation une verdeur extrêmement plaisante.Gide, Si le grain ne meurt, I, X.3 (…) il avait réussi à scandaliser Bernard (…) en lui disant tout de go, comme Bernard évoquait les classiques français : « Il n'y a rien qui m'embête autant que les classiques français ».F. Mallet-Joris, le Jeu du souterrain, p. 38.❖DÉR. V. Gogo (à).
Encyclopédie Universelle. 2012.